Pierre ESCAFFIT, jeune vice-président de EXOTIKS
Peux-tu te présenter ? Qui tu es, où tu habites et ce que tu fais en ce moment ?
Je m’appelle Pierre Escaffit, j’ai 24 ans, je suis originaire d’Ariège et j’habite Vals. Depuis 2 ans je travaille au PAAJIP sur le projet d’expérimentation A.J.I.R (Agir avec la Jeunesse pour un Impact Rural) avec des jeunes de 16 à 30 ans. Avant ça, j’ai effectué une mission de service civique dans l’animation et l’aide pour les jeunes en difficultés au collège de Mirepoix. En parallèle je fais partie de l’association TERRE EN MELEE, qui œuvre pour la sociabilisation par le rugby dans les pays africains, et de EXOTIKS, une association qui a pour objectif de promouvoir la musique électronique en Ariège.
Peux-tu nous présenter en deux mots l’association dont tu es le dirigeant ?
Exotiks est une association qui vise à promouvoir la musique électronique à travers l’organisation d’événements. Elle sensibilise également à la réduction des risques en milieu festif et privilégie les circuits courts et les produits locaux, c’est son identité. L’association a été créée il y a 7 ans par mon frère et l’actuel président. Depuis nous avons organisé une cinquantaine d’événements culturels partout en Ariège avec des jeunes porteurs de projets artistiques qui nous rejoignent pour développer leur pratique.
Pour toi que signifie « être dirigeant.e d’une association » ?
Je trouve que le terme « dirigeant » n’est pas approprié car une association c’est un projet collectif, pour moi tout est dit dans le mot « association ». Lorsque l’on fait partie du bureau c’est simplement être plus engagé dans le projet, lui accorder plus de temps et d’investissement personnel. On a un peu plus de responsabilités c’est vrai, mais c’est le collectif qui fait vivre le projet.
Pourquoi as-tu pris ces responsabilités ?
Je partage la même passion que mon frère pour la musique électronique, j’ai été bénévole pour l’association depuis sa création et j’avais envie de m’investir un peu plus dans ce projet qui me tient à cœur.
Comment vis-tu cette expérience ? Qu’est-ce que cela t’apporte ?
Je savais que ça prendrait du temps, que ça demanderait des efforts et de la persévérance pour faire face aux difficultés. Ça n’est pas toujours facile de casser les clichés sur la musique électronique ou de trouver des financements. Après quand tu t’investis dans une association tu développes des compétences sans forcément t’en rendre compte. Faire partie d’une association est très valorisant professionnellement, parfois cela vaut plus qu’un diplôme sur un CV. Pour moi les associations sont de bons tremplins, mon frère s’est créé un réseau et a réussi à se reconvertir professionnellement dans l’événementiel en grande partie grâce à ce projet associatif. Cela représente bien l’apport du bénévolat, ça t’apprend plein de choses qui te serviront : le sens de l’organisation, travailler en équipe, la communication, des compétences rédactionnelle etc...
Pour toi que signifie « l’engagement associatif » ?
Pour moi l’engagement c’est porter les valeurs qui t’animent et y consacrer du temps pour les défendre et les faire vivre auprès des autres. C’est concrétiser tes valeurs par l’action. Après l’engagement de chacun dépend de plusieurs choses : le temps que l’on a, le travail que l’on fait, sa famille, ses passions etc..
Et toi quelles sont les valeurs qui t’animent ?
j’ai fait 12 ans de rugby donc je pense être attaché aux valeurs que ce sport défend telles que la solidarité, l’empathie, le respect des autres et la cohésion d’équipe. L’écologie est également un sujet qui me tient à cœur. Je travaille depuis presque 3 ans dans le secteur associatif qui défend les valeurs de l’éducation populaire, les notions d’entre-aide et de sensibilisation sont pour moi primordiale pour encourager l’implication citoyenne de chacun.
« Les jeunes ne s’engagent plus aujourd’hui », que penses-tu de cette opinion ?
Pour moi c’est une bêtise, je dirai aux gens qui disent cela d’ouvrir les yeux. Cela fait plus de 2 ans que je travaille auprès des jeunes, et pour moi ils n’ont jamais été autant engagés et sensibilisés. Je pense que cette opinion est confortée par le fait que les jeunes n’ont plus confiance en la politique et qu’ils votent de moins en moins. Je reste convaincue que les projets associatifs représentent la meilleure façon de porter ses valeurs et de s’engagement pour son territoire. Les jeunes s’engagent là où on ne les attend pas.